SOICHIRO SHIMIZU
Soichiro Shimizu est né en 1966 à Tokyo au Japon, il vit et travaille à Bangkok. Peintre et sculpteur, établi à Bangkok depuis 13 ans et ayant acquis une solide réputation à New York dans les années 1990, Soichiro Shimizu à été exposé et est collectionné dans de nombreux pays. Alors qu'il se destinait à une carrière sportive, sa rencontre avec Keith Haring à Tokyo dans les années 1980, et la forte amitié qui les lia, convainc Soichiro Shimizu de quitter le Japon pour New York et de consacrer sa vie à l'art. Il y suit la School of Visual Arts et se forge alors son style en peinture, empruntant, selon Jeffrey Deitch, l'ancien directeur du Moma Los Angeles, à Marcel Duchamp, à Jac. Le travail de Soichiro Shimizu est la fusion unique entre action et méditation, nature et artifice, ténacité et délicatesse. L'artiste puise dans les sensibilités japonaises, américaines et européennes pour créer une vision originale qui embrasse les traditions artistiques nationales, mais les transcende aussi. Les couleurs sont celles de formations rocheuses et autres phénomènes naturels, mais donnent aussi à voir un sentiment d'artificialité, un produit de réactions chimiques brassées dans un laboratoire. Sa production résonne avec les œuvres des artistes européens comme Jean Dubuffet, des Américains comme Jackson Pollock, avec un réseau complexe de références à l'histoire de l'art et de l'artisanat japonais.
L’HARMONIE DU CHAOS
Pour Louise Hayward, ancienne conservatrice de la Tate Britain et directrice de la Lisson Gallery à Londres, qui a rédigé l’avant-propos du catalogue de l’artiste « Les œuvres en bois de Soichiro Shimizu sont profondément liées au respect intrinsèque que porte la culture japonaise à la nature. Dans la nature la destruction est omniprésente, c’est un élément central de processus de mort et de renouveau. Dans l’esprit de l’artiste, non seulement le cycle vital, mais aussi les effets perturbateurs des êtres humains sur la planète font partie de l’ordre naturel dans lequel nous vivons. La décision de Soichiro d’utiliser le contreplaqué en tant que structure, cadre et matériau de ses œuvres d’art est liée à ces liens et questionnements culturels. Son travail constitue un paysage métaphorique, qui exploite le pouvoir de la beauté et de la détérioration pour exprimer une esthétique de la vie moderne.
Les œuvres de Soichiro sont des reliefs sculpturaux qui renvoient fortement aux références de la peinture moderne. Parcourir la myriade de mouvements expressionnistes de leur surface évoque l’abandon sauvage du « Summertime » de Pollock; mais au cœur du style de sa gestuelle se manifeste une logique et une structure dans la composition. Dans un premier temps, l’œil perçoit essentiellement une masse effervescente de motifs tourbillonnants, mais en les observant de plus près, les colonnes, les grilles, la symétrie et les formes concentriques émergent d’elles-mêmes. Comme au sein de la nature: au-delà du chaos apparent règne un ordre déterminé »